Métier Annonce d'un Pacte pour l'artisanat

Une série de mesures ont été annoncées par le gouvernement : accompagnement des artisans dans leur développement, financement et transmission des entreprises, valorisation des produits… Seul hic : aucun calendrier en vue.

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Au total, sept enjeux majeurs sont au coeur du nouveau « Pacte pour l'artisanat » tout récemment lancé par le gouvernement. Trente-trois mesures viennent au service de ces objectifs, qui peuvent se résumer en un seul : « contribuer au redressement économique du pays ». Premier impératif : attirer les jeunes dans les métiers de l'artisanat, secteur qui peine à recruter alors que 25 % d'entre eux sont touchés par le chômage. Les métiers de bouche notamment connaissent de fortes pénuries de personnel. Ceci implique, en amont, de faire la promotion des filières artisanales en milieu scolaire, en travaillant sur une image valorisante. Et de soutenir la « Semaine nationale de l'artisanat » (du 15 au 22 mars 2013 cette année). Les jeunes seront aussi incités à visiter des entreprises artisanales, avec l'espoir de faire naître des vocations !

Un nouveau statut pour l'artisan ?Également dans les tiroirs, l'accompagnement des entreprises concernées par une reprise ou une transmission. Surtout dans les cas où la succession pose problème ou lorsqu'il n'y a pas de repreneur potentiel. De même, il est prévu que les savoir-faire et les produits locaux fassent l'objet d'une protection particulière afin d'en assurer la reconnaissance et la pérennité. Cela devrait passer notamment par l'extension des IGP (indications géographiques protégées) aux produits manufacturés.

Autre mesure, la redéfinition du statut de l'artisan, qui commencera par une clarification via un nouveau texte offrant à chaque métier un régime adapté à ses besoins propres. Du fait que 80 % des entreprises artisanales sont des TPE (très petites entreprises) employant moins de trois salariés, le gouvernement compte renforcer les structures aptes à les soutenir dans leur développement, en particulier dans leur besoin de financement. Leur compétitivité et leur aptitude à innover seront intégrées dans le dispositif.

Enfin, les CFA (centres de formation d'apprentis) s'ouvriront davantage à la gestion, au marketing, à la communication et aux techniques numériques. Seule ombre au tableau : si ces diverses propositions sont fort louables, il reste qu'elles ne sont assorties d'aucun calendrier. Pas de date d'exécution ni de délai imposé. Rien ! Et encore moins d'information sur le prix à payer pour toutes ces belles résolutions. On a le pourquoi mais pas le combien ni le comment. Des promesses en l'air ?

par Anne-Laure Chorand (publié le 2 avril 2013)

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